Monitoring de l’espace civique au Burkina: les acteurs des droits humains renforcent leurs capacités

L’espace civique est menacé au Burkina Faso. Les droits humains sont réprimés et les citoyens ne peuvent presque plus participer à l’animation de la vie publique. C’est le constat qu’ont fait des acteurs des droits humains réunis en atelier sur le monitoring de l’espace civique et démocratique du 6 au 10 mai 2024 à Koudougou. Au sortir de leur rencontre, ces défenseurs se sont donnés des directives afin de faire face au rétrécissement de plus en plus préoccupant de l’espace civique et démocratique au Burkina Faso.

Durant cinq jours de réflexions, des défenseurs des droits de l’Homme ont fait le diagnostic de l’espace civique burkinabè. Le constat établit que les droits de l’homme au Burkina sont fortement impactés avec l’avènement de l’insécurité. L’espace civique confère aux citoyens l’exercice des libertés que sont la liberté d’opinion et de presse, la liberté d’association, la liberté de réunion pacifique de presse.

Ces libertés sont de nos jours entravés par des enlèvements et des menaces de morts sur des citoyens, la restriction de la liberté de la presse à travers la suspension de plusieurs médias et des obstructions en matière d’accès à l’information, la suspension des activités des OSC et des politiques, etc.

Les défenseurs des droits de l’Homme ont fait le constat que l’usage du droit de restriction de l’espace civique est exercé avec abus par les autorités politiques. La restriction de l’espace civique est reconnue si cela respecte les conditions de nécessité, proportionnalité, de non-discrimination et de conformité au droit international des droits de l’Homme.

Pourtant le constat, qui est fait, est que les droits de manifestions et de réunion sont interdits aux OSC et partis politiques pendant que les soutiens du gouvernement sont libres de tenir des activités de manifestions et pire, de proférer des menaces avec des armes blanches à visage découvert sans jamais être interpelés par les autorités exécutives ou judiciaires.

Ces violations des droits de l’Homme se passent pendant que le Burkina Faso est toujours parti aux conventions et instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Les engagements internationaux du Burkina Faso exigent des autorités nationales de garantir aux citoyens un espace civique ouvert, sûr et sécurisé.

Au regard de la tendance négative de l’espace civique, les défenseurs des droits de l’homme ont manifesté leur détermination à défendre ces droits pour l’épanouissement de tout citoyen. Pour se faire, durant cette session, les participants ont renforcé leurs capacités en monitoring en vue de suivre et documenter la situation de l’espace civique.

Pour Christophe Bado, l’un des communicateurs, le monitoring va permet à ces acteurs de mieux identifier et documenter tout cas de violations de droits de l’Homme afin d’intervenir pour sa résolution à court ou moyen terme.

Adama Nabaloum, le second communicateur a relevé que les défenseurs de droits de l’Homme sont stigmatisés tous les jours et jusqu’au sommet de l’Etat, ce qui justifie la nécessité du monitoring.

Christophe Bado ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Adama Nabaloum

La formation a été organisée par le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) et a regroupé une diversité d’acteurs venus de plusieurs organisations et localités du pays. Elle vise une synergie des organisations dans la promotion des droits humains selon le Secrétaire général du MBDHP. Il précise que cette initiative doit permettre à ces acteurs de suive l’évolution de la situation sur tout le plan national, ainsi que dans leur zone d’intervention en étant des acteurs d’alertes, pour que ces cas de violations soient proscrits.

La formation a bénéficié du soutien de l’ONG TERRES DES HOMMES LOSANGE.

Germaine Farama